Mesdames les députées
Messieurs les députés
Messieurs les sénateurs
L’élection de François Hollande avait créé un grand
espoir chez tous ceux qui ne se réjouissent pas à l’idée de voir disparaître
nos langues régionales. En particulier la promesse 56 du programme de celui qui
est devenu notre président avait enthousiasmé les amoureux de la langue occitane.
Quelle ne fut pas notre déception. Non seulement rien n’a été fait mais de surcroît les attaques se sont multipliées contre les langues historiques de France. A cet égard, l’année 2015 a été une année de lutte dont nous nous serions bien passés aux vues des promesses qui nous avaient été faites.
Quelle ne fut pas notre déception. Non seulement rien n’a été fait mais de surcroît les attaques se sont multipliées contre les langues historiques de France. A cet égard, l’année 2015 a été une année de lutte dont nous nous serions bien passés aux vues des promesses qui nous avaient été faites.
Il y a juste un an le conseiller régional David
Grosclaude s’est vu contraint de faire
une grève de la faim pour obliger le gouvernement à respecter la parole donner
et l’amener à créer enfin un Office Publique de la Langue Occitane comme il en
existait déjà un pour le breton et le basque.
Dans la foulée, la réforme des collèges qui
programmait la disparition des langues régionales dans le second degré faisant
fi des lois existantes nous a obligé à manifester dans les rues et à déposer un
recours pour faire respecter notre droit. Cette lutte sur le droit qui a vu son
aboutissement nous a là aussi donné raison, mais malheureusement les régions
sans conventions vont voir leur option de LVR fondre comme neige au soleil.
Leur disparition est déjà programmée dans nombre de collèges du Limousin, d’Auvergne ou de
Provence.
A l’automne, c’est la Charte Européenne des Langues
Européennes qui s’est vue enterrée pur longtemps au Sénat. C’était la promesse
56 du candidat Hollande, mais le président Hollande a attendu de ne plus avoir
la majorité au Luxembourg pour proposer la ratification de ce texte ce qui de
facto le condamnait à l’échec. De là à croire que la manœuvre était volontaire
et que la majorité n’ait jamais eu l’intention de ratifier cette Charte, quitte
à être dans l’illégalité, il n’y a qu’un pas.
Enfin en décembre nous assistâmes à l’Assemblée
Nationale à une magnifique tartufferie entre verts et socialistes autour d’une
proposition de loi sur les langues régionales, aboutissant au rejet d'un projet
de loi pourtant modeste.
Aujourd’hui nous estimons que la représentation
nationale gagnerait en honneur et crédibilité en votant enfin une véritable loi
protectrice et prospective pour les langues régionales. A ce jour rien n’est
réglé et leur situation même pour les plus solides n’est pas assurée. Or à un
an de la présidentielle personne
ne sait quelle sera la prochaine majorité. Aussi c’est maintenant qu’il faut
agir pour offrir un avenir à nos langues et en particulier à la langue occitane
à laquelle mesdames, messieurs, vous vous dites souvent tant attaché(e)s.
Nous avons travaillé à un texte de loi. Nous nous
réunirons samedi 21 mai à Périgueux pour le proposer officiellement à tous ceux
qui ne veulent pas que notre langue meure
pour des raisons de basse politique. A cette occasion nous vous invitons
à venir vous exprimer sur ce sujet. Vous serez les bienvenu(e)s et nous
respecterons votre prise de parole.
Nous espérons enfin, mesdames, messieurs, que vous
porterez ce texte à l’assemblée et qu’ainsi la majorité actuelle fera oublier
les promesses non tenues comme les petites et grandes trahisons qui ont émaillé
cette législature sur ce sujet des langues régionales qui nous tient tant à
cœur.
De còr e de còrs, le Collectif Périgord Occitan.