La nouvelle réforme des collèges signe la disparition de l’enseignement disciplinaire des langues régionales. Alors que chaque année dans le cadre de la convention Région-Rectorat-Département nous ouvrons la possibilité à nos enfants d’apprendre l’occitan dans de nouveaux collèges de Dordogne (Brantôme en 2013, Sarlat en 2014, Tocane Saint Apre en 2015), la nouvelle réforme des collèges va mettre un coup d’arrêt à ce développement.
Pire, à la rentrée 2016, l’occitan comme les autres langues régionales (et comme le latin) ne sera plus une matière proposée et enseignée dès la classe de 6° mais se verra fondue dans les EPI, enseignements croisés avec d’autres matières. Il existera juste une possibilité de cours à 1 heure en 5° mais selon des négociations internes à chaque établissement qui s’annoncent plus qu’hypothétiques.
A la rentrée 2016, tout le travail effectué depuis 50 ans pour accéder au statut de langue à part entière sera réduit à néant par une simple décision ministérielle. Tous les efforts consentis par les élèves, les parents, les associations, les élus depuis un demi siècle pour donner un futur à notre langue va être mis à bat par cette réforme. En s’attaquant à l’option d’occitan au collège le ministère réduit par la même le travail fait en primaire comme celui fait en lycée en asséchant ce qui fait le cœur du parcours scolaire de nos enfants. Cette réforme en l’état est inacceptable !
Grâce à un travail concerté entre plusieurs associations d'enseignants et de parents d'élèves de langues régionales, une pétition est en ligne en cliquant sur ce lien Maintien et développement de l’enseignement des langues régionales au collège
- Nous comptons sur vous tous pour la signer et la communiquer au maximum de vos contacts.
- Nous vous demandons également de transférer ce courrier à nos député(e)s et sénateurs de la Dordogne afin de les alerter sur cette situation. Ils sont tous sont connus pour leur engagement pour les langues régionales et il auront à cœur de faire évoluer la réforme des collèges afin qu’elle permette la continuité d’un enseignement de l’occitan cohérent et efficace au collège. g.peiro@wanadoo.fr ; colette-langlade@orange.fr ; pascaldeguilhem@free.fr ; permanence.ballain@orange.fr ; c.berit-debat@senat.fr ;b.cazeau@senat.fr
En vous remerciant pour votre aide, amistats.
Pour le CREO Dordogne, association des professeurs d’occitans de Dordogne, Martial Peyrouny
La FELCO (http://www.felco-creo.org/), fédération des enseignants de langue et de culture d’oc, est à l’origine de cette pétition, dont les premières organisations signataires sont :
AELOC - associacion dels ensenhaires de lenga e cultura d'òc, académie d'Aix-Marseille- Membre de la FELCO
AILCC - Associu di l’insignanti di lingua è cultura corsa
ANVT - Akademie voor Nuuze Vlaemsche Taele - Institut de la Langue Régionale Flamande (Académie de Lille)
APLEC - Associacio Per L'ensenyament del Català
APLR – Association des Professeurs de Langues Régionales (Académie de Nice), membre de la FELCO.
Comité Fédéral pour la langue et la culture régionales d'Alsace et de Moselle
CREO Lengadòc : Centre Régional de l’Enseignement de l’Occitan (Académie de Montpellier), membre de la FELCO.
Div Yezh Breizh : Association de parents d'élèves pour l'enseignement bilingue breton-français dans les écoles publiques
FELCO – Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc, académies d’Aix-Marseille, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Ile de France, Limoges Montpellier, Toulouse.
FLAREP – Fédération pour les Langues Régionales dans l’Enseignement Public
IKAS-BI – Association de parents d’élèves bilingue dans l’enseignement public
LEHRER - Association professionnelle des instituteurs et professeurs pour l'enseignement bilingue paritaire dans les académies de Strasbourg et Nancy-Metz
ÒC-BI Aquitaine et ÒC-BI Interrégional : associations de parents et d’enseignants pour la promotion de l’enseignement bilingue français-occitan, de la maternelle au lycée, dans l’enseignement public, membre de la FLAREP
Le texte de la pétition :
Réforme du collège: une disparition des langues régionales dans le secondaire
Avec la réforme annoncée du collège, les langues régionales étaient cantonnées aux enseignements pratiques interdisciplinaires, une heure hebdomadaire. Dans un deuxième temps, le ministère a annoncé que les langues régionales pourraient être enseignées, sur les moyens des établissements, en complément des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), une heure en 5ème et 2 heures en 4ème et 3ème.
Nous sommes bien loin de la loi d'orientation et de refondation de l'école, qui, en juillet 2013, établissait dans la loi des pratiques pédagogiques d'enseignement des langues régionales mises en œuvre depuis des décennies dans l'Education nationale.
Au-delà de l'intérêt pédagogique des pratiques interdisciplinaires, quel enseignement linguistique sera proposé aux élèves, avec une heure hebdomadaire en interdisciplinarité?
Quels moyens auront les établissements pour proposer cet enseignement d'une heure en 5ème, puis de 2 heures en 4ème et 3ème, si cela doit se faire sur leurs propres dotations horaires, et de plus en concurrence avec l’enseignement du latin qui se trouvera dans la même situation d’affaiblissement que les LVR.
Il est donc indispensable de garantir cet enseignement grâce à une dotation spécifique aux établissements.
De même, il faut garantir l'ouverture de cet enseignement dès la 6ème, pour assurer la continuité avec l'enseignement de langue régionale proposé dans le primaire.
Les professeurs de langues vivantes régionales enseignent la plupart du temps deux disciplines, ou dans plusieurs établissements: il serait inadmissible que leur temps de service soit partagé entre l'enseignement de leur valence, ou leur service dans plusieurs établissements, et les EPI. Qu'en serait-il alors de l'enseignement des langues régionales? Les EPI doivent venir uniquement en complément de l'enseignement de LVR.
Nous refusons que l'enseignement des langues régionales disparaisse en tant que discipline avec la réforme des collège et demandons que soit maintenu cet enseignement ainsi qu'il est proposé à ce jour."
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